Vers une Coupe du Monde de rugby plus ouverte ?


Entre spectacle et humiliation, la limite a semblé mince durant la Coupe du Monde se déroulant en France. C’est pourquoi, les voix s’élèvent afin de demander des changements.

Durant la première phase du tournoi, on a pu voir des scores fleuves : victoire 96 à 0 de la France sur la Namibie, ou la défaite 76 à 0 de la Roumanie contre l’Afrique du Sud. Un début de compétition grandement déséquilibré. Parmi les grandes nations, on retrouve la France, l’Afrique du Sud ou encore les mythiques All Blacks. Mais les nations qui nous intéressent sont celles du Tier 2 et du groupe Performance 1, comme le Chili dont ce fut la première participation. Au sein de ces 10 équipes du High Performance Tier 2 du classement World Rugby, on trouve la Namibie ou encore la Roumanie. Cette dernière a par ailleurs signé le pire bilan défensif de l’histoire de la compétition avec un total de 287 points encaissés. Un triste record.

Rappel de la classification : High Performance Tier 1 (10 meilleures nations), High Performance Tier 2 (10 nations), Performance 1 (4 nations), Performance 2 (7 nations) et 74 nations en développement.

Un déséquilibre flagrant

Cette différence évidente de niveau a entraîné des vives réactions. D’une part, nous trouvons ceux défendant le beau jeu et l’adversité. Ceux-ci estiment que ces matchs de première phase entre grandes nations et celles jugées plus « faibles » ne sont pas bénéfique au rugby ainsi qu’à ces petits pays. Par exemple, ils plaident l’idée que certes les joueurs chiliens sont fiers de représenter leur pays, mais que cet honneur à ses limites. Une humiliation de 71 points face aux Anglais reste une humiliation en place publique. De plus, cela constitue un frein aux développements des pays. Les défaites cuisantes n'inspirent pas les jeunes générations. Ces personnes avancent l’idée de honte pour ces « petites » nations et donc d’une compétition réduite avec un niveau plus homogène.

Une volonté de changement

La solution serait tout autre selon certains acteurs. Le modèle actuel est de 20 équipes distribuées dans 4 poules, avec la qualification des 2 premiers. Ce système ne semble pas viable selon Agustín Pichot, ancien capitaine des Pumas : 

« aucune des petites équipes ne sera en mesure de progresser ». 

World Rugby envisage d’augmenter le nombre d’équipes à 24 pour l’édition 2027. Une bonne idée mais pour aider ces nations hors Tier 1, il est nécessaire de les accompagner dans leur développement. Tout commence par une aide financière, un meilleur calendrier pour se préparer aux compétitions ainsi qu’une professionnalisation pour ces nations, qui comme la Namibie, ont des joueurs qui ne vivent pas de ce sport. L’exemple à suivre reste l’Italie qui depuis son entrée dans le tournoi des Six Nations en 2000 a considérablement progressé.

Une révolution est donc en cours et World Rugby devra prendre les bonnes décisions afin de professionnaliser ce sport dans des pays qui ne demandent qu’à progresser.


Yohan BOURRELIER  



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