Une exposition “mortelle”


Depuis le 13 avril 2024, le Muséum-Aquarium de Nancy accueille l’exposition “mort”. Produite par la Métropole du Grand Nancy en partenariat avec l’Université de Lorraine, le CHRU de Nancy et l’INSERM, elle quittera le musée le 24 novembre.

Ludique et interactive, l’exposition emmène le visiteur à la découverte de la mort. De manière vulgarisée et adaptée à tout âge, cette thématique sombre est explorée au travers d’anecdotes et d’explications scientifiques pour permettre au visiteur de mieux comprendre ce qu’elle englobe. 

Une exposition accessible à tous

Considérée comme une thématique taboue, l’exposition aborde la mort de façon ludique. Au travers d’un parcours éducatif, dans une ambiance sombre, tamisée, le visiteur retrouve des installations artistiques et interactives. Certaines questions comme « De quoi meurt-on ? » ou encore des explications sur « la décomposition de la baleine » et « la dégradation du corps » sont abordées. Ces sujets, sensibles pour certains, sont survolés au travers d’œuvres artistiques, de mini-jeux et d’installations lucratives.


Ouvert à tout âge, l’exposition permet aux enfants, même les plus jeunes, de se faire une idée de ce que peut être la mort. Ils la découvrent à l'aide d’explications scientifiques pertinentes. Chacune des statistiques ou anecdotes données sont illustrées par une œuvre ou un schéma. Cela aide les enfants à comprendre visuellement les informations les plus complexes. 


L’exposition s’adresse également aux adultes à travers certaines thématiques comme « le vieillissement », « la gestion du cadavre après la mort » ou encore « les accidents et maladies ». La mort étant un sujet inquiétant pour tous,  l’exposition permet aux visiteurs de l’aborder avec légèreté.


Entre scientifique et artistique, la mort sous tous les angles


En partenariat avec des scientifiques et chercheurs, l’exposition est un rassemblement de connaissances. Elle a un sens de visite précis : celui du cycle de la mort. Le visiteur rencontre tout d’abord la thématique de la prédation et du rapport de force naturel entre animaux. Des scènes de vie animale sont illustrées au travers de photographies et de mises en situation grâce aux animaux conservés du musée. Au travers d’illustrations et de statistiques, la présentation artistique apporte différentes informations sur la vie et la mort des animaux et de l’espèce humaine. L’être humain est fascinant avec une espérance de vie qui continue de croître, mais ce n’est rien face à la méduse qui peut vivre sans jamais mourir. Une fresque murale répertoriant le nombre de décès suite à des accidents domestiques est présente, de même qu’une activité expliquant en pourcentage la cause de décès des individus par âge. L’exposition se scinde en une deuxième partie: « la mort, et après ? ». Cette partie s’intéresse à l’après-mort telle que le phénomène de décomposition et l’enterrement.


D’un point de vue artistique, l’exposition présente différentes œuvres, pour la plupart photographiques ou sous forme de vidéos. Certaines activités proposées permettent de se mettre à la place d’un défunt et d’observer ce qu’est la mort… en étant soi-même « mort ». Elle consiste à rentrer dans une pièce comme dans un cercueil et d’observer notre tombe se faire ensevelir. L’exposition rallie le scientifique à l’artistique, en détaillant le cycle de la mort et ses processus, un phénomène qui ne s’arrête pas après le décès d’un individu.


Ouvrir la parole sur des sujets tabous


Cette exposition ouvre les portes d’un sujet sensible. La mort est taboue, car il s’agit d’un sujet sur lequel l’être humain n’est que très peu renseigné. Au travers de la visite, les visiteurs observent le lien étroit qui se fait entre la vie et la mort : cela leur permet de mieux comprendre le sujet et de réaliser l’importance de la mort dans le fonctionnement de l’écosystème.


Le visiteur peut découvrir certaines approches culturelles selon les pays et leur façon d’agir vis-à-vis de ce phénomène. Certains peuples représentent la mort au travers d’ornements floraux, tandis que d’autres célèbrent la mort via des jours de fête comme la Toussaint et El Dia de Los Muertos au Mexique. Elle permet aux enfants d’apprendre de façon accessible et épurée cette thématique. Le principe de la mémoire est également abordé. Les œuvres ont pour objectif de  sensibiliser le travail du devoir de mémoire post-mortem. Elles permettent aussi de développer une certaine empathie vis-à-vis de la mort, en réalisant des cas imaginaires de décès d’individus.


Raphaël TRIBALLEAU