Un bilan tabou dans les entreprises
Le bilan carbone, qui à l’origine était seulement un moyen de connaître notre impact environnemental sur Terre, est rapidement devenu tabou et secret dans certaines entreprises.

Comprendre pour mieux réduire
Le bilan carbone permet de calculer les émissions de gaz à effet de serre afin de connaître le réel impact environnemental. Les gens se sentent plus ou moins concernés par ce phénomène. Cependant, pour agir, il serait utile de connaître les sources qui émettent le plus de gaz à effet de serre.
Un site internet a été mis en place pour calculer son empreinte carbone : https://nosgestesclimat.fr/
Schéma “Bilan carbone - scope périmètres - entreprise” [Crédit Photo]
Ce schéma “Bilan carbone - scope périmètres - entreprise”, rassemble toutes les activités qui sont à la base du bilan carbone dans le monde. Cela est montré par les scopes qui déterminent les sources de CO2 plus ou moins directes.
Avec ce bilan, on a également pu confirmer les inégalités internationales en comparant différents bilans : l’empreinte carbone est de 35 tonnes par habitant au Qatar, parallèlement elle est de 0,7 tonne en Afrique.
Il est pertinent de prendre connaissance de l'empreinte carbone individuelle mais il reste négligeable à l’échelle planétaire. Afin de mieux se rendre compte de la pollution mondiale actuelle, il faut s’intéresser aux grandes entreprises contraintes de faire leur bilan carbone depuis la loi Grenelle de 2009.
Des entreprises qui évoluent en dépit de l’environnement
La neutralité carbone est recherchée par plusieurs entreprises.
Une étude s’est penché sur 24 entreprises, dont Carrefour, H&M, Google, Amazon… Une étude de la deuxième édition du bulletin de la responsabilité climatique des entreprises (Corporate Climate Responsibility Monitor), a révélé que chacune de ces entreprises recherchait cette neutralité. Cette volonté est visible dans leurs grandes campagnes publicitaires, mais celles-ci se révèlent souvent mensongères.
Par exemple Carrefour dit être “engagé pour la réduction de son impact environnemental”. Or, ce groupe français de la grande distribution ne fait pas ses preuves en matière de climat. En effet, son engagement est nettement inférieur à ce qui est nécessaire pour respecter les objectifs climatiques établis par l’Accord de Paris.
L'étendue détaillée des plans écologiques énoncés par Carrefour dans la documentation n'a pas contribué à la concrétisation de résultats concrets. Carrefour affirme se donner pour objectif une réduction de 70% ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 (par rapport à 2010). Cette réduction de grande ampleur prévue pour 2050 met de côté le réel objectif qui est la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le temps convenu par l’Accord de Paris, c’est-à-dire à l’horizon de 2030.
Cependant, Carrefour n’est pas la seule entreprise à avoir ses torts. Dans cette étude, vingt-deux de ces organisations décrivent leurs mesures avec un niveau de détail “modéré”. Par exemple, H&M s’engage à utiliser des matériaux “plus durables” mais sans expliquer lesquels ni détailler leur façon d’y parvenir. Seules trois entreprises fournissent des plans avec des informations détaillées et des engagements concrets.
Les entreprises peuvent encore changer. En effet, aujourd’hui, plusieurs possibilités leur sont offertes pour réduire leur bilan carbone ou alors le compenser. En guise de solution, il y a la possibilité d’acheter des crédits carbones, ou de financer des projets verts conçus pour réduire les émissions de CO2, comme la reforestation, la construction de parcs éoliens ou encore, le développement de parcs solaires.
Justine MASET