Pétards, statues hautes en couleur et churros : les Fallas de Valence
Depuis des siècles, les Valenciens célèbrent la venue du printemps lors des Fallas. Cette fête attire chaque année des milliers de touristes. Pendant un peu moins d’un mois, les rues résonnent au son des pétards, et à chaque coin de rue, un ninot surveille les festivités…

[Photo : Clémence DELLENBACH]
Si vous passez par Valence en mars, vous risquez d’être surpris. En l’honneur des Fallas, la fête du printemps, les rues s’emplissent de l’odeur suave des churros et résonnent au son des pétards. Que ça soit dans les rues, ou sur la place de la mairie pendant les mascletàs, des bongs retentissent pendant la majorité du mois de mars.
Mais les stars de la fête, ce sont les ninots. Ces statues en papier mâché et en ciment envahissent les rues de la ville dès le 15 mars. Immenses et aux couleurs vives, elles représentent des personnages tout droit sortis d’un conte de fée : des robots, des fées ou des sirènes, mais aussi des personnages plus connus, comme Frida Kahlo. Elles sont fabriquées pendant un an par les falleros, qui les installent dans les différents quartiers de la ville. Les Valenciens et les touristes votent ensuite pour la meilleure statue… qui sera sauvée des flammes.


[Photos : Clémence DELLENBACH]
Car pour clôturer le festival, la nuit du 19 mars, les ninots sont brûlés à 22 heures précise, à l’occasion de la créma, dans un concert d’applaudissements, de pétard et de feux d’artifice. La statue victorieuse intégrera rapidement le musée Fallero de Valence, où sont gardées les statues rescapées des fêtes depuis 1934.

Une fête historique
Les Fallas ne datent pas d’hier. La tradition remonterait au XIXème siècle, mais personne ne se souvient de la date exacte. Les charpentiers auraient lancé la tradition, en brûlant du vieux bois devant leur atelier pour célébrer la fin de l’hiver, et le saint-patron de la ville de Valence, Saint José.
Au fil des siècles, la fête a été de nombreuses fois interdite, que ce soit à cause des risques causés par les feux de joie, ou à cause du caractère satirique de la fête. Entre 1868 et 1870, les ninots ont même dû passer une censure préalable avant de pouvoir être exposés, et en 1937, pendant la guerre civile espagnole, ils étaient utilisés comme instrument de propagande par les deux camps.
En 2016, les Fallas ont été inscrites sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, au nom de la « créativité », de la fête et de la préservation de l’identité culturelle de la ville.


[Photos : Clémence DELLENBACH]