Mobilisation des chauffeurs de taxis


Ce lundi 29 janvier 2024, les chauffeurs de taxis se sont mobilisés lors d’opérations escargots sur plusieurs routes de France, pour protester contre de nouvelles restrictions émises par les pouvoirs publics. Ils étaient aussi de passage à Nancy.

[Photo : Océane Méline]

Après le blocage des routes par les agriculteurs ces derniers jours, c’est au tour des chauffeurs de taxis. Faisant suite à des courriers sans réponses, envoyés au Premier ministre Gabriel Attal et à la ministre de la Santé Catherine Vautrin, les syndicats de chauffeurs de taxis* ont appelé à la mobilisation dans un communiqué paru le 24 janvier. Ils alertent sur des abus de la part du gouvernement et de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), à propos de nouvelles restrictions non négociées avec les travailleurs.

Pourquoi sont-ils en colère ? 
La mise en place par la CPAM d’une convention sur le transport médical, dont les chauffeurs n’ont aucun détail tarifaire, en révolte plus d’un. Censée être signée par tous fin janvier, elle a été reportée à fin février à la suite de l’incompréhension des chauffeurs. Loin de les satisfaire, ils réclament une renégociation de la convention. 

Cela s’ajoute à leurs oppositions à la loi sur le financement de la sécurité sociale, contre laquelle ils avaient déjà manifesté en décembre 2023. Elle donne suite à la volonté du gouvernement de réduire les coûts écologiques et financiers des courses de taxis, en exigeant que les transports liés aux soins soient partagés. Une mesure auquelle les chauffeurs s’opposent estimant que certains patients ne peuvent être réunis par l’incompatibilité de leurs pathologies. En plus d’avoir une incidence sur le lien personnel entre le conducteur et le passager. 

Mais le contexte économique reste au cœur des revendications. Les chauffeurs demandent à la direction de la CPAM une plus forte valorisation des tarifs par kilomètres. À cause de l’inflation, les conducteurs ne s’en sortent pas, l’augmentation d’un à deux centimes par kilomètres fixée en 2024 est qualifiée d’« à la limite de l’insulte » par les syndicats.

[Photo : Océane Méline]

Opération escargot dans les rues du Grand Nancy

Aux alentours de 9 heures, le lundi 29 janvier, une horde de taxis s’est élancée dans les rues nancéienne en direction de Place de la république. Leur chemin devait se terminer par une rencontre à la direction de la CPAM, située Boulevard Joffre. Sans grande perturbation, ils sont restés plusieurs minutes devant l’établissement. Sandrine Régnier, présidente du syndicat départemental des artisans taxis en Meurthe-et-Moselle, explique qu’ils ne sont pas là pour perturber les usagers « Il ne faut pas se tromper de cible ». Mais la protestation reste nécessaire « On nous demande de signer une convention dont on n’a pas pris connaissance. On ne sait pas à quels tarifs on va rouler, ni les remises qui vont être appliquées » (Lorraine actu).

Les résultats sont à suivre, mais les syndicats ne ferment pas la porte à de nouvelles protestations.

*la Fédération Nationale du Taxi (FNDT), la Fédération nationale des artisans du taxi (FNAT), et la fédération nationale des taxis indépendants (FNTI)

Lisa SEILER