Måneskin : retour sur le succès international d’un groupe de rock…controversé

 Photo : Lilas Louvet


Rock'n'roll never dies. Måneskin l'a montré au Zénith de Nancy, pour la conclusion du Nancy Open Air, le 6 septembre dernier. Le groupe italien a mis le feu devant 21 000 personnes, pendant un peu moins de deux heures. Les tubes se sont enchaînés, à un rythme effréné entre le très rock "For your love" et les chansons plus douces comme "The Loneliest". 

Le groupe italien a acquis une popularité mondiale grâce à sa victoire à l’Eurovision en 2021, et grâce à leur reprise de « Beggin’ » des Four Seasons, qui s’est emparée de Tik Tok. Depuis, ils mettent le feu partout dans le monde, avec des concerts électriques.

Cette exportation à l’internationale a beaucoup surpris, car les groupes italiens restent normalement confinés aux frontières de l’Europe. Le succès de Måneskin a aussi apporté une bouffée de fraîcheur à un style en perte de vitesse, affaibli par la montée du rap et la dominance de la pop.

Mais le groupe n’est pas étranger aux controverses. Le chanteur a notamment été accusé d’avoir pris de la cocaïne pendant l’Eurovision. Ils sont revenus sur l’affaire en chanson, dans "Mamamia" : "They wanna arrest me / but I was just having fun / I swear that I'm not drunk, and I'm not taking drugs / They ask me why I'm so hot, 'cause I'm Italiano" (Ils veulent m'arrêter / mais je ne faisais que m'amuser / Je promets que je ne suis pas bourré et que je ne prends pas de drogue / Ils me demandent pourquoi je suis si chaud, parce que je suis Italiano).

C’est ce qui fait leur charme : ils ne cessent de défier l’ordre établi, avec des paroles cash, des tenues en total désaccord avec les normes de genre, ou encore avec des baisers langoureux sur scène, entre mecs. Les Måneskin nous incitent à ne pas nous prendre trop au sérieux, et à être nous-mêmes.

À Nancy, en tout cas, pas de traces de drogues, et dans leurs yeux, juste énormément d’amour pour la musique. Et ça reste ce qu'il y a de plus important, pour n'importe quel groupe.


Clémence DELLENBACH