L’OTAN et la Russie, aucune entente possible


Le sommet de l’OTAN s’est tenu du 9 au 11 juillet 2024, l’occasion de fêter les 75 ans de la signature du traité et de revenir sur les enjeux primordiaux de l’alliance.

Les dirigeant de l’OTAN au 75e anniversaire 
(France Info/ Evan Vucci)

Une Alliance Matérielle 

Le mercredi 11 juillet 2024, lors du sommet de l’OTAN, les Etats-Unis ont annoncé le déploiement de leurs missiles sur le sol allemand. Ce nouveau partenariat débutera dès 2026. Il comporte des missiles SM-6, des missiles Tomahawk et des armes hypersoniques, en cours de conception.

Une déclaration, bien loin de plaire aux russes qui n’avait plus connu de missiles américains sur le sol européen depuis la fin de la Guerre froide. Moscou a donc brandit la menace d’une riposte.


Le porte-parole du département d'État américain a néanmoins déclaré que l’OTAN « ne recherchent pas un conflit militaire avec la Russie... mais que toute action militaire dirigée contre un allié de l'OTAN entraînera une réponse écrasante ».

La politique mondiale fait donc face à une dualité qui s’est bel et bien installée. D’un côté le chancelier allemand, Olaf Scholz, lui, salue : “une décision nécessaire et importante, prise au bon moment, permettant de garantir la paix”. Tandis que de l’autre côté, le Kremlin, lui, se sent pris pour cible comme l’explique le porte-parole Dmitri Peskov « L'Europe est une cible pour nos missiles, notre pays est une cible pour les missiles américains en Europe. Nous avons déjà connu cela, nous l'avons traversé. »

Un contexte historique

Ce conflit, opposant le bloc de l’ouest à celui de l’est a fait du monde, le témoin de nombreuses crises, celles des euromissiles ou de la dissuasion nucléaire. Le monde a assisté à de nombreuses crises d’euromissile avec la dissuasion nucléaire. Cette situation s’est apaisée grâce au Traité sur les Forces nucléaires intermédiaires mais il s'est rompu en 2019 suite à la rétractation des Etats-Unis.

Durant cette période, l’OTAN a vu le jour grâce à douze pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Aujourd’hui cette institution compte 32 pays dont la Pologne et Slovaquie

Un missile Tomahawk lancé par un destroyer 
(photo archives/GETTY IMAGES) 


L’impact diplomatique d’une réunion hors du commun 

Lors de ce sommet, la guerre en Ukraine était également au cœur des discussions. Un soutien naturel s’est instauré entre les protagonistes permettant à ce pays en guerre de trouver de nombreuses aides. Les pays ont parlé de son adhésion dans l’organisation, d’une aide de 40 milliards d'euros sur l’année et d’une coopération entre la Pologne et l’Ukraine. Cette dernière est un accord bilatéral de sécurité militaire autorisant la formulation et l'entraînement d'une nouvelle unité militaire ukrainienne volontaire sur le territoire polonais.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est senti très touché de cet appui, « Nous vous remercions pour votre solidarité avec notre pays et notre peuple, ainsi que pour votre soutien et votre assistance ». 
Cependant une division mondiale a été visible puisqu’une partie de l’est a formé une nouvelle alliance. La Chine et la Biélorussie ont mis en place des exercices militaires conjoints. Ce partenariat est problématique pour l’OTAN puisque les exercices se situent à seulement 5 kilomètres de la frontière polonaise. 

Cette alliance alimente/exacerbe un peu plus l’escalade militaire avec le bloc de l’Ouest, d’autant que les exercices se situent à seulement 5km de la frontière Polonaise. Toutefois suite à cette montée des tensions, le ministre de la Défense russe et son homologue américain ont échangé afin que la communication entre les deux camps reste ouverte.
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Gwenaëlle METZ

Source : Radio Canada/ Le monde/ La Croix/ CVEC/ Nato (OTAN)/ Élysée/ La Revue Géopolitique