Les friperies : au centre de l’avenir 


Au départ surtout prisées pour leurs bas prix, les friperies évoluent. Entre l’enjeu écologique et la mode de la seconde main, elles gagnent de l’importance dans le monde du textile et dans nos esprits.
Photographie de la friperie L'armoire à Nancy

Friperie L'armoire à Nancy [Photo : Lisa SEILER]

En 2021, 29% des Français ont acheté des vêtements de seconde main, contre 16% en 2018 selon une étude de Fashion Network. Ce phénomène de popularisation des textiles d’occasions est lié à un changement de mode de consommation des acheteurs, que nous essayons de comprendre à travers le témoignage d’Emmanuelle, gérante de la friperie spécialisée pour enfant « Fripon&fripette ». Et de Christine, de la friperie spécialisée pour femmes « L’armoire », toutes deux basées à Nancy.

La pollution au centre des préoccupations 

« La friperie aujourd’hui, c’est le recyclage des vêtements » dit Emmanuelle. En effet, la gérante constate que c’est la principale raison pour laquelle de nos jours, ses clients soutiennent la seconde main. On parle notamment des parents et grands-parents, qui observent la faible durée de vie des vêtements pour enfant : « Rien que la première année, il y a 6 tailles » nous dit-elle. Ainsi, le marché de l’occasion apparaît comme une solution pour limiter les dégâts écologiques de la surconsommation. En plus d’influencer les enfants à adopter que « les vêtements de seconde main, c’est la classe » selon Emmanuelle.

Chiner, c’est à la mode ! 

Christine, éclaire une autre facette : celle de la mode. « J’ai eu un coup de cœur la première fois que je suis entrée dans une friperie, il y avait énormément de choix. ». Ayant 30 ans d’ancienneté dans le domaine, Christine explique que lorsqu’elle a commencé, l’aspect mode était l’une des principales raisons pour laquelle les individus consommaient en friperie. Aujourd’hui, on retrouve toujours l’aspect mode, d’une autre manière « La jeunesse est sur l’aspect vintage ».

Il n’y a pas de petites économies…

Il y a un point sur lequel les 2 gérantes sont d’accord malgré leur spécialisation différente : l’aspect économique. Une friperie doit avoir des choix entre cinq et dix euros, il doit y en avoir pour tous les budgets. Mais attention « le prix dépend vraiment de l’article, mais il faut que la friperie reste abordable par rapport à la qualité du produit » explique Christine. Alors, il arrive aux commerçantes de mettre en vente des produits plus élevés que les autres, mais seulement lorsque la qualité ou la marque est particulière « il faut bien que je vive » dit Emmanuelle, « mais généralement le produit ne dépasse pas 50% du prix neuf », il reste donc avantageux. 


Enfin, pour ces 2 fripières, il n’y a pas de raison qui pousserait les individus à consommer dans des boutiques de neuf plutôt que d’occasion. Il y en a pour tous les goûts et budgets : des vêtements pour bébés aux adultes, des sous-vêtements aux manteaux, ou du vintage au moderne. Alors, pendant que, comme le dit Christine « les magasins ferment les uns derrière les autres : Kaporal, Camaïeu…», les friperies apparaissent comme les boutiques de textiles émergentes de demain. 


Lisa SEILER



Tu veux voir plus d'articles ? 

Parcours toutes nos rubriques :
Culture & Évènements Environnement Vie étudiante Nancy & ses alentours Sport Reportage & Société À l'autre bout du monde