Le récit de ces Jeux olympiques de Paris 2024


100 ans après les derniers Jeux olympiques à Paris, le CIO (Comité International Olympique) a décidé de redonner à la ville le droit d’organiser l’un des plus grands événements sportifs, les JO d’été. Emmanuel Macron voit les choses en grand, il veut que ces olympiades restent dans les mémoires.

Vasque olympique [Crédit photo]

Une cérémonie d’ouverture qui restera dans l’histoire

Vendredi 26 juillet, 19h30, sous une pluie battante, le bateau grec voit la lumière. Le moment est déjà inoubliable. Une cérémonie d’ouverture sur l’eau, personne ne l’avait jamais fait. La Seine va devenir, le temps d’une soirée, le centre du monde. Elle est parcourue sur 6 km du pont d’Austerlitz jusqu’au Trocadéro, juste en face de la tour Eiffel. Tout au long de cette descente, des artistes se produisent. La fête démarre avec Lady Gaga et le french cancan, viendra ensuite Gojira, groupe de metal originaire des Landes, sur la façade de la Conciergerie, entouré de portraits de Marie-Antoinette décapitées. Au tour d’Aya Nakamura, sur le pont des arts, qui interprète 2 de ses tubes phares et un standard d’Aznavour « For me Formidable ». En levant un peu la tête, on aperçoit ensuite Axelle Saint-Cirel, chanteuse de jazz et de lyrique mezzo-soprano française, interprétant la « Marseillaise ». Sous une cloche, sur une scène au-dessus de l’eau, apparaît Philippe Katerine qui va, comme à son habitude, se donner en spectacle. Retour aux choses sérieuses lorsque l’on voit Juliette Armanet, auteure-compositrice-interprète française, accompagnée de Sofiane Pamart, surnommé “Piano King”, en pleine dérive sur un rocher avec un piano en feu en train d’interpréter « Imagine ».

Petite pause dans les représentations, Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO de Paris, et Thomas Bach, président du CIO, font leur discours traditionnel.

22h54, « Je déclare ces Jeux de Paris ouvert », Emmanuel Macron.

Il est là. Zinédine Zidane, Zizou, fierté nationale, débarque, flamme olympique à la main et traverse toute la scène sous les clameurs du public, pour la transmettre à Rafael Nadal, icône ici à Paris. La flamme va alors se transmettre de main de légende à main de légende. 23h23, la flamme arrive entre les mains de deux légendes françaises, Marie-José Pérec et Teddy Riner, situés dans le jardin des Tuileries, ils allument la vasque olympique qui s’envole alors dans le ciel parisien. Cette montée dans les airs envoie la lumière sur la tour Eiffel. On s’en rapproche, une silhouette se distingue au premier étage, les bruits qui courent s'avèrent véridiques. Qui de mieux que Céline Dion interprétant « L’hymne à l’amour » d’Edith Piaf pour clôturer cette cérémonie historique

Cérémonie d'ouverture [Crédit photo]

Une première semaine française d’exception

La délégation française n’a pas eu besoin de chercher l’or bien longtemps. Il est venu des mains d’Antoine Dupont dès le premier jour. Première médaille d’or, elle est déjà inédite, jamais le rugby français n’avait obtenu de médaille aux Jeux olympiques.

La prochaine sera le début d’une belle histoire et sans doute de la plus belle histoire de ces olympiades, celle de Léon Marchand. Encore méconnu du grand public, en quelques jours, il va devenir le « chouchou » des Français. Il remporte d’abord l’or sur 400m 4 nages, puis sa légende va débuter le 30 juillet. 2 finales le même soir (200m papillon, 200m brasse), 2 finales qu’il gagne. C’est la première fois dans l’histoire des Jeux qu’un nageur réussit l’exploit de remporter 2 titres le même soir. La légende ne s’arrête pas là. Il monte une nouvelle fois sur la plus haute marche du podium 3 jours plus tard en 200m 4 nages. Il finit ses JO en obtenant une médaille de bronze en relais 4x 100m 4 nages. Légendaire.

Léon Marchand [Crédit photo]

Aucun Français ne veut décevoir, ils sont chez eux, ils attendent ce moment depuis des années, pour certains, c’est l’objectif de leur vie, pour d’autres, ils ne pensent même pas à la médaille, le simple fait de participer suffit à combler leur bonheur. Ce premier dimanche est une belle journée pour la France et Pauline Ferrand-Prévot vient la finir magnifiquement en s’imposant en VTT Cross-Country. La première vraie surprise de cet été olympique arrive du sabre de Manon Apithy-Brunet. La Française remporte l’or en Escrime – Sabre. Dans le même temps, à la force de ses bras, Nicolas Gestin décroche également le Graal en Canoë slalom.


Des doutes à propos de l’eau de la Seine ? Cassandre Beaugrand ne s’en préoccupe pas, elle se jette à l’eau, et, c’est à peine 2h plus tard que la Française termine le triathlon à la première position. La Seine ne fait pas peur à nos athlètes français, quelques heures plus tard, c’est Léo Bergère qui monte sur la troisième marche du podium du triathlon masculin. Il devance de quelques secondes Pierre Le Corre qui échoue, lui, aux pieds du podium.


Rendez-vous maintenant au Champs-de-Mars, à Paris, pour du judo. Après les médailles de bronze de Boukli (-48kg), Buchard (-52kg), Cysique (-57kg) et Agbégnénou (-63kg), c’est une nouvelle surprise qui se hisse sur le podium. Ngayap Hambou obtient la médaille de bronze chez les -90kg, renversant. Une autre médaille surprenante, cette fois-ci dans le mauvais sens, Romane Dicko, pourtant favorite, décroche seulement le bronze. Au tour d’un des plus grands athlètes de son sport et du sport français, Teddy Riner. Après plusieurs combats compliqués, le Guadeloupéen décroche l’or en +100kg. Il avait coché Paris comme étant une des compétitions les plus importantes de sa carrière, il a eu ce qu’il voulait. Première « Marseillaise » qui résonne au Champs-de-Mars, et pas la dernière… Dès le lendemain, Riner envoie l’équipe mixte sur la plus haute marche du podium en remportant le combat décisif face au Japon et fait à nouveau résonner l’hymne national dans l’Arena.

Equipe de France mixte de judo [Crédit photo]

Cerise sur le gâteau. Évidemment. Vendredi, dans la soirée, Place de la Concorde, 3 Français ont décidé de faire le show. Ils ont survolé toute la compétition de BMX Racing et se permettent même de le faire une fois de plus en finale. Non pas un, non pas deux, mais bien trois Français sur le podium. Joris Daudet prend l’or, Sylvain André l’argent, mais avant de récupérer leur médaille, ils se retournent pour vérifier que c’est bien Romain Mahieu qui passe la ligne en 3e position, c’est chose faite. Les Français peuvent alors célébrer ensemble ce triplé historique.


La délégation française boucle cette première semaine à la 3e place avec 44 médailles (12 en or, 14 en argent et 18 en bronze). Le record du nombre de médailles dans une olympiade est d’ores et déjà battu.


Une deuxième semaine marquée par les sports collectifs
Une semaine qui s’annonce plus compliquée pour la délégation française. Le week-end se termine par une belle médaille de bronze en escrime par équipe chez les hommes. Mais, dès le lundi soir, première surprise, la Concorde prend feu grâce à Jules Rambaut, Timothé Vergiat, Franck Seguela et Lucas Dussoulier. Les basketteurs 3x3 atteignent la finale en ayant éliminé la Serbie, numéro 1 mondial et les Lettons, les derniers champions olympiques. Ils échouent finalement en finale face aux Pays-Bas, après la phase de prolongation. La prochaine a lieu au Parc des Princes, en football masculin, les bleus affrontent l’Espagne. Match épique. Les Français ouvrent le score dès le début du match mais ils encaissent 3 buts dans la foulée. Il faudra attendre la 79e pour voir Akliouche réduire le score. Maintenant, Mateta, au bout du temps additionnel, vient transformer son penalty. En route pour les prolongations. Malheureusement ces dernières ne vont pas se passer comme prévu. Les bleus encaissent 2 buts et se voient récompensé de la médaille d’argent.

Deux finales à jouer ce samedi. D’abord à 13h, les coéquipiers d’Earvin Ngapeth ont rendez-vous avec l’histoire. Ils sont les tenants en titre, il faut désormais garder la couronne. C’est chose faite. Les bleus écrasent la Pologne 3-0 et remportent l’or olympique. Malheureusement les joueurs d’Andrea Giani n’ont pas inspiré les joueurs de Vincent Collet. Les basketteurs ont affronté les “Avengers” de la Team USA et, malgré un bon match, ils repartent avec la médaille d’argent. Les basketteuses jouent, elles, le lendemain contre les Américaines, qui ont remporté les 7 derniers JO. Encore une fois un match très serré, il tourne en faveur des USA d’un petit point.

LeBron James et Victor Wembanyama [Crédit photo]

L’individuel à la traîne

L’athlétisme, les sports de combat et aquatiques sont au rendez-vous de cette deuxième semaine. Pour les sports de combat, 3 médailles (2 argents, 1 bronze) pour la boxe et 2 en Taekwondo dont une en or pour Althéa Laurin. Avec les sports aquatiques, Tahiti porte chance au français. Kauli Vaast décroche l’or en surf, exceptionnel. La délégation obtient également une médaille d’argent en kitesurf par l’intermédiaire de Nolot et en Kayak Cross avec Angèle Hug. L’or arrivera également des roues de Benjamin Thomas. Le cycliste monte sur la plus haute marche du podium en omnium, du cyclisme sur piste.


L’épreuve reine ouverte au public

Une nouvelle fois ces JO de Paris place la barre haute. Le marathon, épreuve mythique des Jeux olympiques, se voit, pour la première fois, ouvert à tous. La course a eu lieu entre le marathon homme et femme, il reprenait le même tracé que la course professionnelle. Voir 20 024 personnes prendre le départ de cette course est sans doute l’un des plus grands moments de ces olympiades. Les coureurs avaient 6h pour finir les 42,195km, et chaque personne qui les terminait rentrait chez elle avec une magnifique médaille. Un moment de sport gravé à jamais dans l’histoire.



Marathon des JO 2024 [Crédit photo]

Une France des records

Dès le deuxième lundi de la compétition, le record du nombre de médailles (45 à Pékin en 2008) pour la France durant des olympiades a été largement battu à Paris. Cette performance était un des objectifs fixés par Emmanuel Macron. L’étape suivante, battre le record de médailles d’or obtenues (15) obtenues lors des Jeux d' Atlanta en 1984. Deuxième objectif réussi pour la France. L’or et le record ne sont pas les seules prouesses de la délégation, les 64 médailles françaises la classe à la 5e place et à la 1ère position des pays européens, une première.


Et maintenant place à la cérémonie de clôture 

Jardin des Tuileries, 21h03 précise, le show commence, Zaho de Sagazan lance les hostilités accompagnée par le chœur de l’Académie Haendel-Hendrix. L’artiste française de 24 ans interprète « Sous le ciel de Paris », chanson de l’incontournable Edith Piaf. 


21h09, le quadruple médaillé d’or, Léon Marchand, arrive et saisit une lanterne renfermant la flamme olympique, extinction de la vasque olympique, devenue en 2 semaines un emblème parisien. La lumière ne s’envolera plus. 


En route pour le stade de France où les porte-drapeaux des 205 délégations olympiques commencent à défiler sur une scène représentant un planisphère. Antoine Dupont, médaillé d’or en rugby à 7 et Pauline Ferrand-Prévot, médaillée d’or en VTT portent le drapeau français. Un dernier tour d’honneur des athlètes pour marquer la fin de cet événement sportif. 


Maintenant, place à la fête. Le groupe Phoenix ouvre le bal, il est entrecoupé par la prestation de Kavinsky rejoint par l’inoubliable Angèle sur le titre « Nightcall ». La jeune belge marque les esprits sur TikTok comme sur Instagram. Le chanteur VannDa prend la suite, lui-même relayé par le groupe Air avec leur iconique « Playground Love ». 


C’est au tour des discours. Tony Estanguet prend la parole « Du jour au lendemain, le temps s'est arrêté et toute une nation s’est mise à vibrer, Paris est redevenue une fête et la France s’est retrouvée du jour au lendemain. Toute la France est devenue olympique. », en effet une ferveur s’est créée autour de ces Jeux et ça, c’est grâce aux athlètes qui ont su rendre le pays fier et qui ont dignement représenté le pays dans la plus grande compétition sportive. L’hymne olympique retentit, puis, Thomas Bach prend à son tour la parole « Ce furent des Jeux olympiques sensationnels du début à la fin ou oserai-je dire, ce furent des Jeux olympiques Seine-sationnels du début à la fin. ». 


Comme le veut la tradition, la maire de Paris, Anne Hidalgo a transmis le drapeau olympique à la maire de Los Angeles, Karen Bass, accompagnée par la gymnaste Simone Biles. Dans deux ans, les jeux se passeront de l’autre côté de l’Atlantique mais en attendant, les USA ont réservé un show hollywoodien. 

Les rumeurs sont confirmées. La superstar de « Top Gun », Tom Cruise surgit du toit du stade de France et descend en rappel pour s’emparer du drapeau olympique avant de s’échapper en moto. Une vidéo nous présente son périple où il porte le drapeau jusqu’aux iconiques lettres hollywoodiennes. 


De l’autre côté de l’Atlantique, en Californie, sous le soleil et les plages paradisiaques, c’est un autre concert qui commence. La mascotte de ces JO, Snoop Dogg interprète « Drop It Like It’s Hot », rejoint par Dr Dre. 

Le groupe des années 90, Red Hot Chili Peppers ainsi que l’artiste en vogue, Billie Eilish ferment le bal avec des lives. 


23h58, Léon Marchand entre dans le stade, flamme à la main. Trois minutes plus tard, 00h01, « les JO de Paris 2024 sont officiellement clos » annonce Thomas Bach. 


Le grand final est pour Yseult, autrice-compositrice-interprète de 29 ans. Elle chante « My Way » et le temps s’arrête quand la flamme finit de briller. 


La fête est déjà finie. Ces 2 semaines de Jeux sont entrées dans l’histoire de la France mais pas seulement, elles sont aussi entrées dans l’histoire du monde. Ils ont marqué les esprits par leur cérémonie et leurs moments riches en émotions.


Paul OBRIST