Discours de politique générale de Michel Barnier : l’essentiel à retenir
Le mardi 1er octobre, le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, à prononcé son discours de politique générale. Devant l’Assemblée nationale, il a dévoilé ses priorités.
26 jours après avoir été nommé à Matignon par Emmanuel Macron, Michel Barnier a présenté devant l’hémicycle, son discours de politique générale. De la réduction de la dette française à la reconsidération de la politique migratoire, il a axé son discours sur la remise en question de certaines lois, sans oublier de rassurer les Français sur les avancées sociales.

Michel Barnier, Premier ministre [Photo :
European Union 2019 – Source: EP]
L’essentiel à retenir :
Une dette publique inquiétante
Michel Barnier a confié avoir trouvé, dès son arrivée à Matignon, une dette « colossale » et un déficit public supérieur à 6 % du PIB cette année. Son objectif est de le réduire à 5 % en 2025 puis à 3 % en 2029. Tout d’abord, en baissant les postes de dépense de l’Etat qui devraient représenter « les deux tiers de l’effort ». Et par la suite, avec la contribution des « entreprises réalisant des profits importants » ainsi que des « Français les plus fortunés ».
La revalorisation du SMIC de 2 %
Le Républicain a également annoncé que la revalorisation de 2 % du SMIC initialement prévue pour le 1er janvier, sera finalement appliquée à partir du 1er novembre. Le salaire minimum passera de 1 398,70 euros nets à 1 426 euros nets.
De potentiels changements de la réforme des retraites
Le Premier ministre a entendu vouloir « reprendre le dialogue » sur le débat de la réforme des retraites porté par Elisabeth Borne en 2023. « Certaines limites de la loi peuvent être corrigées » explique-t-il, notamment sur les questions de « l’usure professionnelle », « des retraites progressives », et « de l’égalité des hommes et des femmes face à la retraite ».
Un durcissement de la politique migratoire
La politique d’immigration et d’intégration en France n’est pas maîtrisée « de manière satisfaisante » pour Michel Barnier. Il envisage de conditionner davantage la délivrance de visas depuis certains pays, ainsi que de faciliter la procédure d’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF).
D’autres mesures annoncées
Le Premier ministre a également annoncé le report des élections provinciales en Nouvelle-Calédonie. Il s’est dit « prêt à ouvrir une réflexion sur le scrutin proportionnel » pour les élections législatives, une requête de certains groupes politiques comme le RN ou certains membres de la gauche. Le sujet des avancées sociales a également été abordé « Aucune remise en cause » du droit à l’IVG et sa constitutionnalisation, ou du mariage pour tous ne sont envisagés a expliqué Michel Barnier, dont le gouvernement est composé de personnalités opposées à ces mesures dans le passé, comme Bruno Retailleau (ministre de l’Intérieur), ou Laurence Garnier (secrétaire d’état). Au-delà de ces questions, le Premier ministre a évoqué le projet de loi sur la fin de vie. Il s’est dit prêt à une « reprise du dialogue » sur le sujet.
Un discours mouvementé
Le nouveau résident de Matignon a dû faire face à une Assemblée nationale agitée. Dès les premiers mots de son intervention, les députés insoumis ont brandi leur carte électorale en signe de contestation contre sa nomination, jugée illégitime par les députés du Nouveau Front Populaire. Durant l’intégralité de sa prise de parole, ses déclarations ont été d’un côté applaudies, de l’autre côté contestées par un hémicycle peu discret.
Il a également profité de son discours pour rappeler son attachement à l’état de droit, après la déclaration largement critiquée de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, sur ce même sujet.