David Riccetti, le sport comme exutoire 


Aujourd’hui, nous parlons beaucoup du sport et de ses bienfaits, mais peu du handisport. David Riccetti est un étudiant de 24 ans en situation de handicap qui pratique quotidiennement le handisport. 
Photographie de David Riccetti

David Riccetti [Photo : Nathan MONGRENIER]

A la FAC de Lettres de Nancy, David étudie une Licence LLCER Italien, dans le but de se rapprocher de ses racines italiennes, tout en aspirant au métier de traducteur. Depuis son premier jour, sa vie n’a pas été simple. Les complications d’une naissance anticipée ont provoqué une Infirmité Motrice Cérébrale (IMC), qui se traduit par un handicap moteur. 

Une jeunesse compliquée
Son enfance fut heureuse malgré un passage compliqué en Centre Spécialisé pour Personnes en Situation de Handicap. En grandissant, les mentalités évoluent et sa situation se dégrade. Moquerie et discrimination apparaissent dans son collège de Ludres, mais aussi lors son second passage dans le centre spécialisé. Entre harcèlement moral par des soignants, et physique par un patient plus âgé, David doit se battre au quotidien.

Ensuite arrive le lycée, « le pire moment de [sa] vie ». Un camarade lui fait vivre l’enfer durant 3 ans, lui rappelant sans cesse qu’il « n’arrivera à rien ». Les professeurs ne lui apportent pas de soutien et le renvoie à son handicap. A l’approche du BAC, sa relation avec ses parents se dégrade suite à des difficultés scolaires. La pression sur ses épaules augmente. L’obtention de son baccalauréat sera libératrice.

Son parcours difficile le forge et le rend plus fort. Son état d’esprit change aussi. Ce ne sont pas ses traumatismes qui le définissent, mais plutôt comment il s’en est servi pour avancer. Il se rend compte que « quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, on sera toujours jugé, donc autant faire ce qui nous fait kiffer ». 

L’amour de « la difficulté et des challenges »

Le handisport l’aide aussi à maintenir le cap au lycée, tout en lui permettant de se défouler. Depuis son passage à la fac, l’approche est différente. Son entraînement conséquent est composé de séance de 11km, cinq fois par semaine, le long d’une piste cyclable en mauvais état. Mais pour s’adonner correctement au sport, il est nécessaire d’avoir le bon équipement. La pratique du handithlétisme nécessite un fauteuil de compétition sur mesure. Et pour un étudiant, la note est salée : 11000€. C’est pourquoi, en plus du soutien de la mairie de sa ville, il ouvre une cagnotte en ligne pour vivre son rêve : participer aux Jeux Paralympiques de 2028 à Los Angeles.


Un message d’espoir
« Ils ne sont pas si différents, ils sont comme nous ». C’est du moins ce que souhaite faire comprendre David aux individus qui dénigrent les personnes en situation de handicap. Afin de faire évoluer les consciences, il espère que la médiatisation va se développer sur le handicap. A terme, son objectif est de démontrer qu’une personne en situation de handicap est tout autant capable de pratiquer une activité physique, sans pour autant « se laisser abattre ».


David se bat pour imposer l’idée que « ni les circonstances, ni votre entourage peuvent définir votre valeur ou ce dont vous êtes capable, croyez en vous et c’est tout ce qui compte » !


Yohan BOURRELIER



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