Contre le nouveau gouvernement, les Nancéiens dans les rues
Le 1er octobre, pendant que le Premier ministre Michel Barnier prononçait son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, un millier de manifestants criaient leurs colères dans les rues de Nancy.

Place Dombasle, Nancy, le 1er octobre 2024 [Valentine SERRANO-ROLAND]
L’appel de mobilisation de la CGT, Solidaires, la FSU et l’UNEF a été entendu. Aux alentours de 14 heures, la place Dombasle est bondée. Accueillis par le rare soleil nancéien, les manifestants s’échangent des tracts et discutent de leurs revendications avec pour mots d’ordre : les retraites, les salaires et les services publics. De l’autre côté de la place, des lycéens empruntent des drapeaux CGT et se joignent au rassemblement. Dans l’attente du lancement de la marche par le camion équipé d’enceintes géantes pour l’occasion, les représentants des différents syndicats expriment les raisons de leurs présences.
La FSU et L’UNEF en première ligne
Resto U' Léopold et BU Lettres en grève, le monde de l’étudiant est lui aussi concerné. Le secrétaire général de l’UNEF Lorraine l’explique « On est mobilisé aujourd’hui pour les étudiants, la jeunesse, les travailleurs et les retraités pour arrachés de nouveaux droits ». Discours à la main, Gautier Dardenne met la lumière sur les problèmes de précarité « Un étudiant sur deux déclare ne pas manger à sa faim chaque jour et on devrait trouver ça normal ? […] On a un gouvernement qui réalise des coupes budgétaires aux services publics déjà à terre. L’enseignement supérieur, les écoles, l’hôpital, les Crous sont tous en train de s’effondrer ».
Le représentant de la FSU (Fédération Syndicale Unitaire), Stanislas Bourrel, en remet une couche « Je demande justice et dignité envers celles et ceux qui tiennent le pays debout ». « Ce gouvernement minoritaire et non légitime continue d’agiter le spectre de la dette et du déficit public, prétendument insurmontable […] La FSU dénonce une instrumentalisation qui vise à affaiblir les services publics » dit-il d’un air révolté.
Le cortège en marche
Après les discours, le cortège s’élance. Le travail c’est la santé et Porcherie résonne dans les rues de Nancy. Devant la Banque de France, les militants scandent « rendez-nous l’argent » puis se dirige vers la rue Saint-Georges. Dans les chants des manifestants, les noms de Michel Barnier et Emmanuel Macron sont récurrents.
Mais ce ne sont pas les seuls visés par la mobilisation « C’est tout le gouvernement qui m’inquiète, du sommet jusqu’au secrétaire d'État » confie une enseignante membre du SNETAP-FSU. « Monsieur Barnier s’est retrouvé là car personne d’autre n’avait envie, je trouve que c’est grave dans une démocratie d’avoir un gouvernement par défaut. » dénonce-t-elle. Après avoir évoqué le manque de professeurs et de formations au sein de l’enseignement technique, la cinquantenaire finit par déclarer « Pourquoi y-a-t-il une diversité de population mobilisée ? Car il y a une diversité de problèmes ».

Photographie de Gautier Dardenne, secrétaire générale de l’UNEF Lorraine, Nancy, le 1er octobre 2024 [Valentine SERRANO-ROLAND]